Il y a autant de parents que de façon de l’être. La parentalité est très intuitive: aimer, prendre soin, transmettre. Toutefois, de part notre culture et notre éducation, les dires et injonctions, les différentes générations; être parent est rarement intuitif et relève même de nombreux défis. Il n’y a pas de méthode “copier coller" ou de recette magique. Ce n’est pas une question de choix personnels ou de principes propres à chacun. Il n’est pas non plus question d’un modèle à suivre à la lettre.
La parentalité est avant tout une relation. Une relation dans laquelle l'enfant dépend de son parent et doit lui faire confiance pour le suivre. Ainsi, l’enfant a besoin que le parent le guide et l’encadre tout en ayant besoin de se sentir aimé, important et compris. Cela signifie que “le parent est la réponse”: il n’a pas toutes les réponses (c’est justement la raison pour laquelle il a besoin de savoir et de soutien) mais la connexion avec la figure d’attachement est le point d’ancrage de l’éducation. À cet égard, le parent met l’accent sur la relation et non sur le comportement. Cela ne veut pas dire “accepter” un comportement déplacé mais plutôt de le traduire, en mettant des lunettes différentes qui permettent également de voir la face cachée de l’iceberg. Au lieu de «comment réagir face à un certain comportement?" nous nous demanderons "pourquoi ce comportement ?".
L’attachement est la base du sentiment de sécurité de l’enfant mais ne peut être toujours actif: les séparations (physiques ou émotionnelles) font partie de la vie. L’insécurité qui peut en découler, ainsi que l’immaturité inhérente à l’enfant, s'expriment par des frustrations, des peurs, la recherche du lien. Les comportements perceptibles sont tels que l’agressivité, les impulsions, l’opposition, l’agitation ou “s’accrocher” au parent. On peut se demander quelle difficulté se cache derrière. Le comportement n’est alors plus le problème mais le symptôme. L’objectif est de traiter la racine du problème en renforçant le lien d'attachement.
Bien souvent, en tant que parent, nous réagissons par impuissance et non par conviction que la sévérité apportera de la confiance ou que le laxisme est la solution. Sans compter que la vie n’est pas une théorie, nous ne pouvons pas toujours être régulés ou disponibles et nous avons de nombreux automates qui nous empêchent d’appliquer ce à quoi on croit. Partons du postulat qu’il n’y a pas de perfection. Être parent est un cheminement qui laisse une large place aux erreurs, la réparation étant tout aussi importante que la connexion. La relation parent-enfant est en constant mouvement, vacillant entre des moments paisibles et tourmentés, une quête d’harmonie entre les besoins de chacun. C’est en accueillant la relation dans toutes ses nuances que l’on grandit à travers elle.
Chaque parentalité est singulière. Les trois facteurs communs sont: l’enfant, le parent et le lien qui les unit.